Edito : Un grain de sable qui donnera du grain à moudre
Nous l’avons fait. Il fallait nous voir avec ce premier numéro dans les mains, le sourire béat. On tourne les pages, découvre ce qui marche comme espéré et ce qui fonctionne un peu moins bien. On visite différents marchands de journaux. Eh oui, c’est fait : nous sommes bel et bien là aux côtés des titres nationaux.
Nos confrères nous avaient expliqué qu’être en kiosque nous apporterait de la visibilité et que l’on recevrait du courrier. Mais on ne s’attendait pas à ça. Dès les premiers jours suivant notre publication, les lettres ont commencé à affluer au rythme d’un à quatre courriers quotidiens. Des retours encourageants, des témoignages touchants qui nous font dire que l’on est dans le vrai. « J’ai lu chaque ligne, chaque mot… », « C’est le journal que j’attendais… » Quel plaisir ! On n’aurait donc pas fait tout ça pour rien.
Étrangement, nous avons également reçu beaucoup de messages du type « bravo pour votre courage ». Mais créer un journal ne demande pas du courage, plutôt de l’insouciance.
Nous espérions cependant que notre enquête sur les ondes suscite un regain d’intérêt de la part des grands médias, mais il n’en fut rien. Il permettra peut-être à d’autres d’avancer sur cette question. Un grain de sable qui donnera du grain à moudre et c’est déjà bien. Comme annoncé, nous ne lâcherons rien. Nous poursuivrons cette investigation de numéro en numéro.
Le sujet des ondes est clivant, nous le savions, mais nous y sommes allés quand même. C’est la raison d’exister de La Brèche. Pour ce numéro 2, on continue sur notre lancée avec le nucléaire. « Ah non, trop clivant, trouvez autre chose ! », nous aurait-on certainement conseillé. Mais on n’a pas demandé conseil. Nous sommes têtus. Eh oh ! On ne lance pas un journal papier en 2023 par hasard.
À l’heure où nous écrivons ces lignes, nous comptons 800 abonnés. Après un seul numéro, c’est encourageant. Les ventes de notre premier numéro sont cependant légèrement en deçà de nos espérances et des projections du distributeur. Mais nous ne nous arrêterons pas en si bon chemin.
« Mourir pour des idées, l’idée est excellente », comme le dit la chanson de Brassens. Nous ne sommes pas des kamikazes pour autant – manque de courage sûrement – et nous allons tout faire pour parvenir à pérenniser notre journal. En attendant, on essaie de faire de notre mieux. Alors sympathisants et sympathisantes de La Brèche, n’hésitez pas à prêcher la bonne parole. Car comme le chante Brassens : « Mourons pour des idées, d’accord, mais de mort lente. »